-M- @ RAZZMATAZZ . BCN . 02.2005
Je ne peux pas dire que je suis nationaliste, ni chauvin pour 2 balles, ni fan incontesté de la chansonnerie française ... mais ce mercredi 16 février ... je suis allé au concert de -M-

Pourquoi? Premièrement parce que je voulais faire un truc avec mon amie Julie avec qui musicalement je n'ai rien en commun, du coup -M-, ben ça plaît à tout le monde, c'est comme un coffret STAR WARS ou LORD OF THE RINGS qu'on offre à son cousin dont on connaît même pas le prénom. Et puis aussi que j'ai entendu la rumeur selon laquelle ce serait sa dernière tournée en tant que -M-, OK ça ne suffit pas, c'est pas une tournée d'adieu à la Depeche Mode ou ce genre de groupe plus important ... alors je m'en tiendrai à la première raison, à savoir Julie.

Je tiens à dire que nous avons payé nos places 17 euros à la FNAC

Nous arrivons donc au Razzmatazz où Julie, pas très habituée des concerts, se bat avec la sécurité parce qu'elle veut entrer avec sa bouteille d'eau puis se bat avec un autre gars de la sécurité qui lui dit (certes méchamment) "ici, c'est pas un camping" ... elle en était outrée, la traité de connard et autre, mais bon ... j'ai quand même trouvé ça drôle.

On entre et ce qui me frappe d'entrée, c'est que la salle est remplie de français ... la langue, mais aussi une atmosphère spéciale, les fringues peut être, quelque chose de palpable et bizarrement je ne me sens pas à l'aise dans cette salle pourtant familière ... je crois que je me suis senti honteux d'aller au concert de -M- à ce moment là, comme si je mettais ma crédibilité en jeu (ok c'est con) ... j'allume une cigarette mais ça suffit pas ... je reste là, planté, et attend.

Riffs de guitare AC/DC, une gigantesque guitare rose gonflable s'illumine sur la scène d'où en sort un par un les musiciens déguisés. Un cowboy, un prêtre, un truc bizarre et un dandy 60's. Un spot s'allume et en contre jour apparaît la silhouette de -M- reconnaissable à sa coupe de cheveux. Il arrive en trombe sur scène dans un costume en cuir, veste et cape doublée rose, lamé par endroit ... je me dis que c'est trop pour moi, je me tourne vers Julie et, ne pouvant cacher ma face décomposée, je lui dis " ça va aller, c'est juste que manger au Burger King avant un concert, c'est pas génial " ... l'excuse passe et le concert aussi.

Je pense que j'ai commencé à me sentir mieux au troisième morceau, sûrement un que je connaissait ... je me déride petit à petit parce que c'est quand même mignon de voir un concert en français ... Pour au final me sentir bien sur cette chanson qui fait "non, je ne connais pas l'afrique, gris est ma couleur de peau". Cette chanson que tout le monde connait et que tout le monde reprend en coeur ce soir là, même moi, sur laquelle -M- ajoute à la fin une fine chorégraphie d'une main, qui se lève dans un souffle pour descendre en ondulant ... Je me suis senti bien aussi parce que c'est un morceau que -M- chantait déjà lors de ses premiers concerts ... OUI, j'ai déjà été dans un concert de -M-, en 1998, pour ces mini-festivals qu'organisent les écoles de commerces de Toulouse. J'ai alors vu -M- dans une formation solo pour la tournée de son premier album. l'album avec "nostalgique du cool" une chanson qui reste géniale à mes yeux de mélancolie douce amère.

Le concert se poursuit en je me dandine un peu à coté d'une Julie hystérique, on rit ensemble, les textes sont mignons mais j'arrive pas à accrocher à la musique ... un peu trop de solo de guitare, de solo tout court pour tous les musiciens d'ailleurs ... La technique est impeccable mais à ton besoin des les voir étaler leur CV ? ... tous s'exécutent dans des freestyles interminables limite tribaux, accélérant le tempo, incendiant une foule conquise mais désireuse quand même que -M- reprenne son répertoire. Moi aussi d'ailleurs ...

C'est à ce moment qu'arrive la partie la plus inattendue du concert. -M- s'adresse aux musiciens espagnols de la salle et invite l'un d'eux à monter sur scène ... ? ... étonnement de la salle ... se passe 5 bonnes minutes pour qu'arrive sur scène un petit gars, 25 ans, typé Péruvien. -M- lui donne une guitare et, un peu Jacques Martin Style, nous présente Marcello. Un peu perdu au début, Marcello saisi cette chance et commence son morceau ... premier couplet (Julie me dit que les paroles sont de la soupe altermondialiste) ... bof ... mais les musiciens s'ajoutent petit à petit au morceau avec une fluidité incroyable, l'ensemble prend et je trouve ça magique. Marcello prend de l'assurance et la salle hurle. Vient le moment où il veut arrêter la chanson, Marcello regarde les musiciens mais personne semble vouloir s'en arrêter là, alors il continue dans un "hou hou hou" très pop que la salle reprend, vient alors -M- au micro pour le soutenir dans les choeurs ... La chanson aura duré 7/8 minutes et Marcello repart sous les applaudissements ... Un peu la Star Ac' mais en mieux.

-M- fait alors un break pour parler à la foule et nous dit que c'est une des dernière dates d'une tournée qui aura duré plus d'un an ... Nous dit d'un ton ému qu'il ne lui reste plus que Toulouse et Pau, pour ensuite remercier ses musiciens et roadies. je le vois sincère et mélancolique. Sonne les violons de son morceau phare "Je dis aime", la foule hurle.

J'ai pas envi d'en dire plus sur le concert, juste que ça m'a plu. Et que même si musicalement ce n'est pas ce que je préfère, j'avoue que c'est quand même émouvant de voir l'un des piliers de la variété (un peu AC/DC) française. Plus décomplexé et amusant que tous les songwritters café-crême-assedic de Montmartre.